samedi 27 octobre 2012

Me and myself

 

 

Je conseille toujours de shooter en RAW plutôt qu'en JPEG. Eventuellement, si vous avez besoin des photos rapidement, shootez en RAW + JPEG mais n'oubliez pas le RAW (et prévoyez suffisamment de mémoire). On ne sait jamais, tout d'abord vous pourriez prendre une photo exceptionnelle qui mériterait un traitement de qualité (très limité en JPEG), mais aussi parcequ'on ne sait pas ce que nous réserve l'avenir des programmes de retouche d'image. Il est possible qu'une photo irrécupérable à l'heure actuelle soit exploitable dans quelques années grâce aux progrès de Photoshop et autres dérivés.

La photo ci-dessus a été prise en 2008... en JPEG malheureusement! N'ayant pas de modèle sous la main, je me suis pris moi même en photo pour tester un ringflash "home made". Ce ne devait être qu'une séance test mais qui a fini par déboucher sur une bonne image.

Deux flashs munis de grilles nid d'abeille sont placés derrière moi en "rim light", le DIY ringflash à gauche de l'appareil, qui est un canon G10. Le but initial était d'utiliser le ringflash autour de l'appareil, comme son usage le prévoit normalement. Mais au fil des photos j'ai essayé de le placer autrement. C'est une de ces dernière photo que j'ai finalement retenu.

 

 

Pour pimenter la photo, j'ai placé un miroir à plat devant moi. Celui-ci permet de refléter le visage, mais plus intéressant encore est l'effet créé par la réflection du ringflash dans le miroir. Cette lumière réfléchie permet de déboucher les ombres de manière subtile.

J'avais prévu initialement de travailler les couleurs bleue et orange. La balance des blanc est placée sur tungstène, ce qui a pour effet de "bleuter" la lumière du jour, pour renforcer l'effet, des gels 1/2 ctb ont étés positionnés devant les flash "rim". Et pour contrer la balance des blancs, un gel full cto est placé devant le ringflash ainsi qu'un gel 1/4 cto supplémentaire.

 

La photo avait donc été créée pour être présentée en couleur mais après plusieurs essais, je trouvais que la version noir et blanc était la plus intéressante.

En utilisant la fonction mélange des couches sous photoshop je pouvais facilement gérer les couches bleue et rouge. Ce processus était d'autant facilité que ma photo avait quasiment été prise en bicolor.

 

More t K

 

lundi 15 octobre 2012

Mathot Pallium on black.

 

 

Paul Mathot voulait que le lancement de son nouveau modèle soit progressif. Pour faire monter la pression peu à peu il comptait dévoiler des gros plan mystérieux au compte goutte.

Je devais donc réaliser des photos du Pallium sur fond noir, peu éclairées, de quoi dévoiler ses formes sans en monter trop. Un challenge très intéressant pour moi qui aime particulièrement les ombres profondes.

 

 

Avec un sujet foncé et brillant comme le pallium, le principal défit se situe au niveau de la gestion de la lumière spéculaire. On appelle "lumière spéculaire" la lumière réfléchie par une surface lisse, par opposition à la "lumière diffuse" obtenue lorsque la surface éclairée est rugeuse ou inégale.

Les implications en photographie sont importantes. En effet, la surface éclairée réfléchit la lumière comme un miroir.Si la source lumineuse est petite, la résultante sera juste un point lumineux, ce qui est peu flatteur si on l'utilise comme lumière principale. Il faut donc composer avec de grandes sources lumineuses pour obtenir de larges taches de lumière qui pouront mettre en valeur les formes du sujet.

 

Sur la photo ci-dessus deux flashs ont étés utilisés. Le principal est un AB800 muni d'une octobox placé quasiment à l'aplomb du vélo. Sur la gauche un grand diffuseur a été disposé devant un flash cobra LP160 muni d'un snoot pour contrôler la diffusion de l'éclair. On voit clairement sur cette photo que le placement du flash par rapport à l'appareil doit être très précis pour obtenir l'effet désiré. Dans cette optique, la lampe test ( en lumière continue) est très utile pour placer la lumière; grâce à cela, on peut visualiser les réflexions ( la lumière spéculaire) avant de déclencher. Le flash et le diffuseur sur la gauche sont là pour n'éclairer que le Logo Mathot sur le tube vertical. Pour cette source lumineuse, la lumière spéculaire est justement évitée pour que seul le logo apparaisse.

 

 

La photo en tête de post a nécessité plus de moyens. J'ai utilisés 4 flashs, deux boîtes a lumières et un diffuseur. Les différents modificateurs de lumière me permettaient d'adapter leur position en fonction de l'effet désiré chaque diffuseur donnant un résultat différent en fonction de leur placement. Le système d'éclairage était ainsi facilement et rapidement adaptable. Ce qui était indispensable car avec tand de parties à éclairer je devais procéder par empirisme pour obtenir au résultat désiré. J'ai bien dû prendre une vingtaine de clichés avant que les éclairages soient tous parfaitement positionnés.

 

 

Pour fixer le vélo, j'ai utilisé des fils de pêche au gros noirs. Ceux-ci ont l'avantage d'avoir un raport diamètre/résistance très élevé. Le vélo ainsi suspendu, je pouvais facilement éclairer toutes les parties du vélo sans être géné par d'éventuelles ombres créées par un pied. Et surtout, le système s'avérait idéal pour la partie vidéo 360° filmée également en studio. Dans les plans ou les fils seraient visibles, ils étaient tellement fins qu'il ne serait pas bien compliqué à effacer en post production.

 

More to come ...

jeudi 11 octobre 2012

Mathot Pallium Tunel shot

 

 

Passionné de vélo, lui-même triathlète, Paul Mathot a monté sa propre marque. Depuis quelques années ses vélos commencent à se voir de plus en plus dans les compétitions de haut niveau.

Le tout dernier né de la gamme route est bien parti pour se faire une belle place parmi les tous meilleurs vélos du peloton.

Quand Paul Mathot m'a demandé de réaliser une série de photos et le trailer de lancement de sa toute dernière machine: le "Pallium".

Je n'ai pas hésité longtemps. Des lignes pures et atypiques, une technologie de pointe, de quoi se régaler pour un photographe!

Paul désirait des photos sur fond blanc, vélo en entier et détails ainsi que des photos plus furtives sur fond noir. (Ces shootings feront l'objet d'un autre post). Pour le reste, il voulait des photos générales avec un coureur (Chris à été parfait dans son rôle). J'étais donc assez libre artistiquement, de quoi laisser parler la créativité, ce qui est toujours intéressant!

Un des spot que j'avais retenu était un tunnel fraichement rénové sous une voie de chemin de fer. L'endroit avait en outre l'avantage d'être parfaitement positionné géographiquement par rapport aux autres lieux de shooting du jour.

Ce tunnel est intéressant, d'une part parce que les parois y sont revêtues d'une peinture brillante mais également par le fait que les coins supérieurs du tube sont biseautés. En plaçant un flash de manière précise, je pouvais capter la réflexion de l'éclair sur ces parties biseautées, ce qui me donnerais 5 taches lumineuses au lieu de 3. Pour obtenir deux rayons supplémentaires, j'ai rajouté un deuxième flash environ 50 cm sous le premier celui-ci muni d'un gel 1/2CTB contrairement au premier qui avait un full CTB. Le mélange de deux tonalités de bleu rend l'effet moins linéaire.

 

 

A l'autre bout du tunnel, le soleil éclairait directement les arbres situés dans l'axe. J'avais espéré que le Chris (modèle du jour et triathlète accompli) cache de son corps cette partie. C'était bien le cas mais les murs étaient tellement brillants que les réflexions des arbres restaient trop visibles. J'ai donc demandé à Paul et à Dorian de tendre un drap noir à la sortie du tunel pour boucher cette partie.

Restait à éclairer le coureur et surtout le vélo, principal sujet du shooting!

J'ai commencé par placer un flash alienbee ab800 avec une octobox en haut à gauche par rapport à l'appareil. La grande taille de l'octobox me donnait une lumière douce et uniforme sur le coureur. Je voulais rajouter une lumière plus dure juste sur le vélo pour souligner ses formes très particulières.

J'ai demandé à Nico de diriger un flash LP160 muni d'une grille nid d'abeille directement sur le vélo de manière rasante pour que le logo "Mathot" situé sous le tube transversal soit mis en évidence. Je suis toujours surpris par la puissance des LP160. Le premier flash du LP160 est beaucoup trop fort. Mais grâce à cela je vois que l'ombre du vélo se dessine parfaitement sur le mur de gauche. Je n'avais pas prévu cela en pensant la photo et c'est une excellente surprise. J'ai inclus cet effet dans tous les clichés suivants en modifiant légèrement l'angle du flash et la position du sujet pour parvenir à obtenir l'ombre la plus esthétique possible.

Dans la photo finale, c'est le trajet du regard qui est intéressant, en grande partie grâce à l'ombre sur le mur gauche. On commence par être attiré par les rayons bleus qui dirigent le regard vers le coureur. Ensuite on descend sur le vélo pour partir vers l'ombre et revenir enfin sur le vélo. Malgré, la position statique de la pose, le regard est toujours en mouvement ce qui dynamise la lecture et permet de garder l'observateur plus longtemps sur l'image, au final le but d'une photo promotionnelle.

Dans tout shooting il faut rester attentif à la manière dont les éléments réagissent à la lumière, et garder l'esprit ouvert sans rester focalisé sur le schéma initial, des chose intéressantes peuvent ainsi apparaître et apporter de bonnes surprises.

More to come about the Pallium ...